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Présentation de Meura

Par Matthieu Guiet, le 5 Septembre 2010

 

Une petite présentation & un grand merci à mon entreprise : l'agence Meura.

 

Sans elle, cette mission n'aurait pas pu voir le jour. Effectivement, mon employeur a pris en charge les frais de cette action. Comme j'ai pu le préciser auparavant, 60% des missions des bénévoles de Planète Urgence sont financés par leurs entreprises, mais qui sont, généralement, de grands groupes ayant un service dédié à l'aide au Développement Durable : Areva, Conseil Général d'Ille-&-Vilaine, Crédit Coopératif, Danone Research, IBM France, L'Oréal, La Banque Postale, Orange Fondation, Renault Retail Group, etc.

 

L'agence Meura, quant à elle, est une agence conseil en marketing relationnel composée d'une trentaine de personnes. Située à Lille et Paris, elle est en charge de gérer des programmes de fidélité et de créer des campagnes multicanal pour des clients de différents univers : caritatif (Médecins du Monde, Fondation d'Auteuil), mode (Bergère de France, Madeleine), presse (Groupe La Voix du Nord, Télé 7 Jours), alcool-tabac (Agio, Bacardi), banque-assurance (JPB, UFF) notamment.

 

Adresses : 29 rue Esquermoise - 59800 Lille / 8 rue St Augustin - 75002 Paris

 

Descriptif de ma mission à Cotonou - Bénin

Par Matthieu Guiet, le 3 Septembre 2010

 

Après avoir déposé trois dossiers pour trois missions d'initiation et de perfectionnement aux outils de bureautique, j'ai finalement appris mi-Juillet que ma candidature avait été retenue pour l'une d'entre-elles !

 

Ma destination : Cotonou, au Bénin. Je vais donc partir pour une mission de 15 jours, du 12 au 26 Septembre. L'association qui encadrera cette mission sur le terrain se nomme Actions Intégrées pour le Développement. Nous serons deux bénévoles pour former une quinzaine de bénéficiaires souhaitant acquérir de nouvelles notions en bureautique. Voici ci-dessous un descriptif plus complet de notre mission :

 

Historique du projet : L'ONG béninoise A.I.D, créée en 2004, promeut un développement durable œuvrant à la satisfaction des besoins des populations les plus défavorisées et au renforcement de leur autonomie économique. Les grandes lignes des actions entreprises par l'association sont :

 

  • assister les communautés rurales voire urbaines dans l'amélioration de leur production, la gestion des ressources naturelles et d’assainissement de leur cadre de vie,

  • renforcer la sécurité alimentaire, l’hygiène, l’éducation et l’épanouissement culturel des populations,

  • faciliter l'accès aux services d’épargne et crédit de proximité.

 

Les principales réalisations de l’organisation sont :

  • 2005 : création d’un centre de promotion de santé communautaire (CPSC) dans le village Djeffa (Commune de Sèmè-Podji),

  • 2006 : micro financement des activités génératrices de revenus au profit des femmes et artisans des communes de Sèmè-Podji et de Cotonou,

  • depuis 2005 : organisation d’activités de formation (informatique, gestion, secrétariat),

  • 2007 ; création d’un centre multimédia d’apprentissage et de ressources pour l’emploi (CMARE) à Avotrou (Commune de Cotonou).

 

Le Programme Education et Développement Local (PEDL) a initié le présent projet pour donner une chance d’accès à l’emploi aux participants en leur offrant de nouvelles compétences dans le domaine de la bureautique. Objectif final : A l’issue de la formation, les participants sont capables de travailler en toute autonomie sur l’ordinateur dans l’environnement Windows. Ils recevront également une attestation de formation qui pourra favoriser leur insertion professionnelle.Les capacités techniques de l’organisation sont renforcées (mise à disposition de matériels pédagogiques et informatiques, de ressources documentaires). A l’issue de la formation, les prestations de services offertes aux usagers des administrations publiques et privées sont améliorées. Intervention du volontaire : Il s’agit de donner des cours d’informatique sur les logiciels/programmes courants (logiciel de traitement de textes, traitement des images et tableurs essentiellement).

 

Le projet se concrétise donc ! A nous maintenant d'être à la hauteur des attentes des bénéficiaires...

La formation sur la solidarité internationale, la citoyenneté et le développement durable

Par Matthieu Guiet, le 4 Septembre 2010

 

Une fois ma mission validée, j'ai pu participer à une formation de deux jours sur la solidarité internationale, la citoyenneté et le développement durable. Celle-ci a été d'une très grande richesse pour moi, comme certainement pour l'ensemble des participants.

 

Réunis dans les locaux parisiens de Planète Urgence, nous étions une trentaine de candidats au départ à nous retrouver dans un but commun : mieux appréhender notre intervention sur le terrain. Bien que nous venions tous d'horizons assez différents, il était surprenant de rencontrer autant de personnes avec la même volonté et le même sens de l'engagement. Pour la plupart d'entre-nous, il s'agissait de notre première action humanitaire à l'étranger. Les missions de chacun étaient assez variées : animation en lecture et soutien à l'expression en français en école de brousse à Madagascar, gestion de projets en Inde, soutien scolaire et animation socio-éducative au Burkina Faso ou encore formation en gestion marketing du personnel d’une coopérative d’épargne et de crédit au Bénin.

 

Habituellement, Planète Urgence dénombre 60% de femmes parmi ses bénévoles et 40% d'hommes. Lors de cette session, nous étions seulement 4 hommes sur la trentaine de participants ! Étonnamment, parmi les 4 hommes, nous étions 3 à avoir choisi des missions d'aide à l'initiation et au perfectionnement des outils de bureautique au Bénin !

 

Rapidement nous avons pu apprécier le professionnalisme de cette ONG. Ce sérieux est d'ailleurs visible à travers son site internet, sur lequel chaque volontaire dispose d'un espace personnel avec pléthore d'informations et conseils : démarches administratives à suivre, vaccins à effectuer, comptes-rendus des missions des précédents bénévoles sur la mission, supports pédagogiques pouvant être utilisés avec les bénéficiaires sur le terrain, etc. Ainsi, la formation a pu être concentrée non pas sur les différents aspects administratifs, ni même sur le savoir et le savoir-faire que nous sommes censés transmettre aux bénéficiaires -puisque nous avons été sélectionnés sur nos CV- mais cette formation a pu être concentrée sur le "savoir-être". A travers différentes études de cas, des mises en situation, nous avons donc dû trouver le comportement le plus juste à adopter afin de répondre aux mieux aux attentes des bénéficiaires, sans les heurter ou en évitant d'enfreindre une habitude locale.

 

Ces deux jours ont également été ponctués par des interventions remarquées de professionnels de la Solidarité Internationale. Le premier module notamment nous a été présenté par une personne en charge de la Coopération Décentralisée pour la Ville de Paris. Le but de ce module était de bien repérer les différents acteurs de la Solidarité Internationale et d'identifier les différents aspects du Développement Durable. Trop souvent, le D.D. est une notion qui est uniquement liée à l'environnement ; mais en réalité, le développement durable repose sur trois piliers : l'environnement, l'économie et le social.

 

Autre module ayant agité les débats : le module sur le don. Travaillé autour de témoignages proposés, cette animation avait pour objectif de nous faire prendre conscience que, dans certaines situations de la vie quotidienne sur le terrain, effectuer des dons pouvait être néfaste pour les bénéficiaires. Cette ligne de conduite est en effet celle des grandes ONG dont le but n'est pas maintenir des populations dans un univers de mendicité, mais au contraire de les aider à se développer elles-mêmes, économiquement notamment. Je pense qu'il a été très précieux pour nous d'avoir eu ces débats et cette réflexion avant notre départ en mission. A voir maintenant si je pourrai bien tenir cette ligne de conduite une fois en situation réelle...

 

Ces deux jours se sont clôturés avec, pour moi, une très grande satisfaction des enseignements acquis. N'étant pas éducateur et n'ayant jamais donné de cours, j'avais quelques appréhensions concernant ma capacité à pouvoir donner des cours. Étant donné que cela est aussi un point que je souhaite améliorer chez moi, c'est également pour cela que j'avais choisi cette mission. Dorénavant, je me sens rassuré, je sais que je suis très bien encadré et le fait d'avoir pu rencontrer d'anciens bénévoles, qui était dans la même situation que moi, m'a donné un peu plus confiance en moi.

 

A propos de rencontres, cette formation a également été l'occasion de croiser d'autres bénévoles, dont Stéphanie, qui est partie sur la même mission que la mienne du 15 au 29 Août dernier. Son expérience m'a été très précieuse, j'espère revenir de mission avec le même engouement qu'elle !

Rapide présentation du Bénin...

Par Matthieu Guiet, le 6 Septembre 2010

 

A moins d'une semaine de mon départ pour Cotonou, je vous propose aujourd'hui un rapide panorama du Bénin.

Le Bénin a accédé à l'indépendance complète le 1er août 1960, sous la dénomination de République du Dahomey, avant de prendre son nom actuel en 1975. Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Maga par le ministre d'État français Louis Jacquinot. La capitale officielle est Porto-Novo, Cotonou étant la capitale économique.

Surnommé un temps le « Quartier latin de l'Afrique », le Bénin a comme langue officielle le français et comme monnaie le franc CFA. Le régime politique du Bénin est de type présidentiel et l'actuel président de la République est Yayi Boni, qui a succédé à Mathieu Kérékou lors des élections du 19 mars 2006.

Depuis la fin du régime marxiste-léniniste en 1989, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l'Afrique subsaharienne.

Le Bénin ne compte pas moins de 40 ethnies différentes, la plus grande étant celle des Fons qui représentent environ 50% de la population béninoise. Parmi les autres ethnies, il y a les Adjas, Yorubas, Sombas et Baribas. Les langues les plus parlées sont le Fon et le Yoruba. Bien que le français soit la langue officielle, celle-ci est relativement peu utilisée.

Principalement trois religions sont pratiquées au Bénin, à savoir les croyances vaudou, catholique et musulmane. 


Informations générales :

Nom officiel : République du Bénin
Capitale officielle : Porto Novo
Capitale économique : Cotonou
Villes principales : Cotonou, Djougou, Parakou, Abomey
Langue officielle : Français
Monnaie : Franc CFA (100 FCFA = 0,15 €)
Fête nationale : 1er Août (proclamation de l'indépendance le 1er Août 1960)
Président : Yayi Boni 

Populations :

Population : 8,8 millions d'habitants en 2009
Répartition : 0-14 ans : 45% ; 15-64 ans : 52% ; plus de 65 ans : 3%
Espérance de vie : 58 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes
Taux de fécondité : 5,5 enfants par femme en 2009
Taux d'alphabétisation : 33,6%
Indice de développement humain (IDH) : 162ème rang mondial sur 177 pays
PIB par habitant : $ 1 408  (contre $ 34 145  en France) - FMI 2002

Les 8 Objectifs du Millénaire

Par Matthieu Guiet, le 7 Septembre 2010

 

Alors que je serai au Bénin, une rencontre importante pour la Solidarité Internationale va se dérouler les 20, 21 et 22 Septembre prochains : le sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

 

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont huit objectifs que les États membres de l'ONU ont convenu d'atteindre d'ici à 2015. La déclaration fut signée en septembre 2000. Ces 8 objectifs sont les suivants :

 

1. Réduire l'extrême pauvreté et la faim. 

2. Assurer l'éducation primaire pour tous. 

3. Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes. 

4. Réduire la mortalité infantile. 

5. Améliorer la santé maternelle. 

6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies. 

7. Assurer un environnement humain durable. 

8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

 

Pour relayer les OMD au sein de l'opinion publique, des personnalités éminentes participent à une campagne pour promouvoir la réalisation de ces objectifs. Quelques noms d'ambassadeurs : Antonio Banderas, Maria Sharapova, Zinedine Zidane, Ricky Martin, Michael Ballack, Paulo Coelho, etc.

A 5 ans de l’échéance de 2015 fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a donc demandé aux dirigeants du monde de se réunir en Sommet à New York du 20 au 22 septembre afin de permettre une accélération des progrès en vue de la réalisation des OMD.

 

Site internet : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/

Liste des bénéficiaires !

Par Matthieu Guiet, le 9 Septembre 2010

 

J-3 avant mon départ ! L'excitation et l'appréhension se font de plus en plus ressentir ! J'ai hâte de vivre cette nouvelle expérience et en même temps, une petite partie de moi doute d'être à la hauteur d'un tel enjeu. L'encadrement mis en place par Planète Urgence ainsi que le réseau des anciens bénévoles me permettent d'avoir des réponses à toutes mes interrogations, ce qui me rassure avant le départ pour cette mission.Bruno et moi allons former le binôme de bénévoles pour cette mission à Cotonou. Vivant lui à Paris et moi à Lille, nous n'avons pas encore pu nous rencontrer avant notre départ. Néanmoins, nous avons pu préparer nos premières heures de cours avec, notamment, les supports qui avaient été mis en place par Stéphanie le mois dernier sur place. Nous avons reçu en début de semaine la liste des bénéficiaires s'étant inscrits pour recevoir ces cours. Ces 18 béninois sont majoritairement des élèves souhaitant maîtriser les outils de bureautique (Word et Excel) afin de poursuivre leurs études. Même si la plupart n'ont pas ou peu de connaissances avec l'outil informatique, nous devrons certainement procéder à des groupes de niveau, si cela est possible, pour mieux répondre aux attentes de chacun. Ci-dessous, la liste tant attendue des bénéficiaires avec leurs motivations !

Dernières heures, derniers conseils avant le départ...

Par Matthieu Guiet, le 11 Septembre 2010

 

Dernières heures avant le jour J ! Rendez-vous demain à Lille-Europe, direction Charles-de-Gaulle pour un départ à 13h50, vol AF804, arrivée prévue à 19h05 à Cotonou (20h05 heure de Paris).

 

Même si l'envie de découvrir cette mission est à son comble, j'ai encore du mal à réaliser ce que je vais vivre demain. Afin de conserver une dose de suspens, je n'ai pas souhaité lire les derniers comptes-rendus de missions de mes compagnons Pierre et Stéphanie. Cela sera certainement chose faite à mon retour en France afin de partager et confronter nos vécus sur ces missions similaires à Cotonou.

 

Cotonou, j'ai pu effectuer quelques recherches pour mieux connaitre cette ville et son histoire avant de m'y rendre. C'est ainsi que j'ai pu découvrir, il y a quelques semaines, ce site très intéressant qui se nomme Cotonou ça bouge. Celui-ci nous renseigne sur les meilleures adresses de la ville, nous conseille sur des aspects pratiques de la vie sur place pour un expatrié et nous informe sur l'actualité béninoise. Or, j'ai appris hier que ce site est tenu par Gériaud, qui travaille dorénavant dans le service que j'ai longtemps côtoyé chez Médecins du Monde ! Notre rencontre programmée à mon retour en France va certainement être très enrichissante !

 

Dernières heures avant le départ, le temps de vérifier que ma valise soit bien complète. Les médicaments prescrits en prévention par mon médecin prennent une place assez importante ! J'ai commencé aujourd'hui le traitement antipaludéen. Ce traitement est assez onéreux, puisque le prix conseillé de vente d'une boîte de douze comprimés de Malarone est de 45€ ; néanmoins, ce médicament peut être trouvé à un prix plus faible dans certaines pharmacies. Pour information, j'ai pu acquérir 3 boîtes de cet antipaludéen pour moins de 100€ à la Pharmacie de la Déesse à Lille. Toujours dans le domaine des préparatifs, j'ai également effectué différents vaccins par prévention : vaccins contre l'hépatite A et contre la typhoïde. Le vaccin contre la fièvre jaune est quant à lui obligatoire, j'ai ainsi pu le faire il y a une dizaine de jours à l'Institut Pasteur de Lille. Les effets secondaires (fièvre et fatigue) se sont bien fait ressentir trois jours après l'injection, et ce durant une petite semaine... Pour les personnes devant également suivre ce traitement et faire ces vaccins, il est conseillé d'entrer en contact avec sa mutuelle puisque celle-ci peut prendre en charge une partie des frais engagés. Côté administratif, j'ai également dû faire une demande de visa auprès du Consulat Général du Bénin à Paris. N'ayant pas pu m'y rendre moi-même, j'ai pu obtenir ce sésame en moins d'une semaine avec l'aide de l'organisme Action Visas.

 

Moustiquaire, cours, livres complètent mes bagages... De nombreuses rencontres sont programmées demain, avant de voir les 18 bénéficiaires lundi ! Rencontre d'abord avec Bruno, mon compagnon de mission à CDG puis rencontre avec les membres de l'association AID à l'aéroport de Cotonou dont Henri, son directeur, avec qui nous avons pu échanger des emails ces derniers jours.

 

La salle de cours ne possède pas d'accès à l'internet, il semble néanmoins qu'il y ait des cybers à proximité. Prochain billet en début de semaine prochain je l'espère !

 

L'arrivée à Cotonou !

Par Matthieu Guiet, le 12 Septembre 2010

 

Toute personne s'apprêtant à vivre une expérience jusqu'à lors inconnue à l'étranger connait des moments de doutes la veille du départ. Ces doutes, je les ai exactement ressentis ce samedi : "Vais-je vraiment être utile sur place ?", "Suis-je sûr de vouloir quitter mon quotidien pour l'inconnu ?", "Quitter son mode de vie à l'occidentale pour quelles conditions là-bas ?", "Traverser une partie du globe pour rencontrer qui?", ... tant d'incertitudes que j'ai essayé d'évacuer de mon esprit lors d'un footing et de sorties entre amis.

"Saint Raphaël, Cannes, Antibes, Nice-Ville" ! Non, je ne vais pas me laisser tenter d'oublier de descendre à Charles-de-Gaulle pour atteindre ces destinations enviables que va desservir le TGV dans lequel je prends place. Delphine m'accompagne jusqu'à la gare, un soutien réconfortant dans ces moments. Arrivé à CDG, je rencontre Bruno avec qui nous nous apercevons rapidement que nous sommes sur la même longueur d'onde, cette expérience s'annonce plaisante ! Les discussions s'enchainant, nous serons finalement parmi les derniers à embarquer à bord de l'A340.

Savez-vous comment reconnaître des français ce 12 Septembre à l'aéroport de Cotonou -et peut-être même dans tous les aéroports du monde desservis par Air France- ? Ils ont quasiment tous une chemise tâchée ! Petite mésaventure partagée avec un grand nombre de voyageurs en ouvrant nos pots de gaspacho, heureusement, le déjeuner s'est agréablement ponctué avec un kouign amann  -Breizh attitude dans au-dessus du Sahara- !

19h05 : l'arrivée tant attendue à Cotonou ! La chaleur est déjà pesante, nous sommes en pleine petite saison des pluies, ce qui signifie que les moustiques sont présents en nombre. L'atterrissage s'est déroulé lors du coucher du soleil. La ville semble être constituée d'une très forte concentration de logements sur un isthme étroit, bordé d'une part par l'océan, et d'autre part par le lac Nokoué. La piste de l'aéroport -la seule goudronnée du pays- aboutit sur la plage et l'océan, une autre vision, pour moi, de l'Atlantique.

Après avoir récupéré nos bagages -dans une salle aussi grande que celle de l'aéroport de Perpignan où j'ai pu me rendre quelques semaines auparavant, mais avec peut-être 10, 100 fois plus de personnes-, nous faisons la connaissance de Carl, représentant de Planète Urgence, ainsi que d'Henri, Pauline puis Marlène de l'association AID. Direction le Kob pour une prise de contact et un briefing de notre première journée de cours qui se déroulera dès le lendemain. L'accueil est chaleureux, nous nous sentons attendus. Nous y sommes enfin, demain s'annonce un jour important.

Les premiers cours...

Par Matthieu Guiet, le 13 Septembre 2010

 

Premier réveil béninois, première douche béninoise ! L'eau est un élément précieux et ce n'est qu'un mince filet qui coule de la douche. A l'aide d'un seau préalablement rempli d'eau et d'une écuelle, j'opte donc, avec un certain succès, pour une douche traditionnelle ! Le Kob est un hôtel qui pourrait paraître simple pour des yeux d'occidentaux, néanmoins son confort parait supérieur aux habitations du quartier.

A 8h nous partageons notre petit déjeuner avec Paul et Aubin, nos deux chauffeurs de motos, zems, qui nous accompagnent jusqu'au centre de formation. Ces 10 minutes à moto me font prendre conscience du mode de vie de millions de béninois. Ces routes de terre rouges, ces énormes flaques d'eau que nous devons éviter à moto, ces personnes se lavant devant chez elles, ces poules errant au milieu des carrefours, ces petites échoppes bordant la route, ces femmes portant agilement leurs marchandises sur leurs têtes, ces très nombreux enfants jouant au ballon me font penser aux reportages photos que nous recevions de Médecins du Monde pour illustrer nos campagnes d'appel aux dons. 

La salle de formation se situe au-dessus d'une église évangéliste. Henri nous avait prévenus la veille que le nombre de participants pouvait varier en fonction des disponibilités des uns et des autres. Finalement, nous aurons 10 participants à notre formation. Avec 10 ordinateurs en état de marche, le compte est bon !  Après avoir écouté leurs attentes et jugé de leurs niveaux, nous avons établi deux groupes : le premier, dont je me suis occupé, pour une initiation à la bureautique et le second que Bruno a pris en main pour un perfectionnement. J'ai donc sous ma tutelle 6 personnes, n'ayant jamais utilisé ni Word ni Excel, mais dont la motivation est grande. Nazaire, Boris, Isaac, Christelle et Aimé n'ont même jamais touché d'ordinateur, Simon, quant à lui, fréquente régulièrement les cybers pour naviguer sur l'internet. Les cours sont basiques -utilisation d'un clavier, d'une souris, explication de l'arborescence Windows, création de dossiers, ouverture de Word, premières saisies, premières mises en page- mais la curiosité des participants et leurs envies de connaître ces outils font défiler le temps à une vitesse grand V ! A 13h, il fut même compliqué de leur expliquer que le cours se terminait ! En quelques heures, eux comme moi eurent le sentiment d'avoir beaucoup évolués. 

Les motivations de deux participants m'ont particulièrement touchées : celle du doyen, Nazaire, enseignant de 50 ans, qui souhaite, à l'aide de la bureautique, mieux préparer ses cours mais également enseigner lui-même ce savoir informatique à ses élèves ; et puis celles du benjamin, Aimé, 8 ans, dont le père est venu l'accompagner ce matin, et qui veut simplement "connaître pour grandir". L'assiduité pour un petit bonhomme de son âge n'est pas forcément aisée avec une formation de 5h, mais je suis assez impressionné par ses capacités. Tous, lui compris, prennent de nombreuses notes sur leurs cahiers. Pauline, secrétaire de l'association a pu m'aider en l'assistant dans lors d'exercices pratiques.

Bruno et moi avons passé notre après-midi entier à préparer nos cours du lendemain. Notre QG sera donc la terrasse de l'hôtel sur laquelle nous avons un voisin un peu particulier : Akojo, un singe dans une cage dont l'une des passions est de se regarder des heures durant dans un petit morceau de miroir de 15 cm². A proximité du Kob, nous avons pu découvrir un cyber où nous pouvons imprimer nos exercices. Demain matin nous commencerons par valider et consolider les notions étudiées aujourd'hui.

Notre journée se termine par un diner au Kob : poulet ou poisson accompagné de riz, spaghettis ou frites. Nous aurons quand même six possibilités de combinaisons différentes pour nos repas ! Bruno et moi nous apercevons d'un loisir commun : des parties de coinche se joueront également au Bénin !

11 participants... et demi !

Par Matthieu Guiet, le 14 Septembre 2010

 

Un 11ème ordinateur est en état de marche... et une 11ème participante est arrivée ce mardi ! Malgré une forte pluie, la totalité de nos élèves de la veille est revenue aujourd'hui, plus Solange, secrétaire ayant déjà des connaissances en Word et souhaitant se perfectionner sous Excel. Solange est venue accompagnée de son jeune bébé qui a dormi dans un coin de la salle, durant la quasi totalité des 5h de formation ; Aimé est détrôné, il n'est plus le benjamin !

Avec mon groupe de 6 personnes, nous sommes longuement revenus sur les premières notions de bureautique acquises la veille avant de commencer un exercice de mise en page que j'avais préparé auparavant. Après 10h de cours, les progrès obtenus par chacun sont assez saisissants, y compris pour le petit Aimé qui a tout à fait sa place parmi nous. Au Bénin, nous sommes actuellement en période de vacances scolaires, ce qui explique la part importante d'élèves, étudiants et enseignants dans notre groupe. Même si la timidité de chacun commence à s'estomper, les participants ont un grand respect à notre égard, Bruno et moi. Le respect du "professeur" semble une notion très présente chez les béninois ; Nazaire, enseignant de profession, m'a confirmé cette impression. Il comptera à la rentrée dans sa classe 47 élèves ! Bien qu'il soit difficile pour eux de nous tutoyer, l'ambiance est détendue et une aide mutuelle s'installe entre les bénéficiaires.

Durant la pause, j'ai discuté attentivement avec Aimé sur les marches du bâtiment, pendant qu'il prenait son casse-croûte, puis avec Christelle sur un banc de l'église. Ces instants où je peux partager le mode de vie des béninois sont riches d'enseignements. L'après-midi, je suis passé au cyber du quartier pour préparer mon cours du lendemain ; marchant seul dans les rues de Cotonou, j'étais ravi de me sentir pleinement intégré dans ce décor, sans susciter de la part des locaux des regards particuliers, alors que certainement peu de blancs viennent dans ces quartiers africains... d'ailleurs Bruno et moi n'en avons pas encore croisés depuis notre arrivée à l'aéroport.

En fin d'après-midi, Paul et Aubin, toujours avec de larges sourires, sont venus nous chercher afin de découvrir une autre partie de la ville : découvertes des bâtiments les plus prestigieux, Palais présidentiel, Palais des congrès, Ambassade de France, mais surtout, découverte surréaliste du marché aux poissons dans le port de Cotonou. Ce dernier est l'un des plus importants d'Afrique de l'Ouest, en raison de sa situation géographique, mais aussi en raison de la stabilité politique du pays qui favorisent les échanges commerciaux. Très animé, ce marché est particulièrement haut en couleur et en éclats de voix ! Les barques multicolores et surpeuplées, côtoient les gros paquebots internationaux. Les hommes sont aux abords des bateaux tandis que les femmes s'occupent de la vente, les enfants, quant à eux, sont chargés de transporter, généralement dans de grands contenants sur leurs têtes, les poissons des bateaux vers les échoppes. Dans un coin du marché, une halle entière est consacrée à la réparation des moteurs ainsi qu'à la confection minutieuse des filets de pêche. 

L'expérience que je vis ici est fabuleuse... et à de quoi me faire réfléchir sur notre société en Occident...

Pause en images et en couleurs !

Par Matthieu Guiet, le 15 Septembre 2010

Motivés !

Par Matthieu Guiet, le 16 Septembre 2010

 

Comme chaque jour, mes six élèves, ainsi que les cinq du groupe de Bruno, sont présents pour suivre nos cours. Cette assiduité leur permet une évolution collective. Certes, Simon a un peu plus de connaissances que les autres, et Aimé est un peu plus lent pour effectuer de la saisie, mais le masque de la timidité commence à s'amenuiser et la solidarité entre les participants devient importante. Tous ont décidé par eux-mêmes de consacrer, durant deux semaines, leurs matinées à cette formation : leur curiosité et leur volonté d'apprendre, de progresser sont belles à voir. Le matin, les cours débutent à 8h, tous sont à l'heure, ou quasiment. Il faut même avouer que Bruno et moi-même devons arriver dans les derniers ! En milieu de matinée, il nous est difficile d'imposer une pause tant leur envie de terminer leurs travaux pratiques est grande ! De même, à 13h où leur faire quitter leur bureau n'est pas aisé !

Tous ont pris conscience qu'un apprentissage en bureautique était un avantage certain dans leur environnement, leur quotidien. Il faut admettre que tous ont suivi des études et que leurs savoirs sont déjà grands, en langues notamment où certains sont quadrilingues : fon, waama, yoruba et français ! Quatre d'entre-eux, actuellement étudiants, vont prochainement entrer dans le monde du travail ; ces heures passées devant un écran leur seront certainement profitables.

Sunday, étudiant également, fait actuellement parti du groupe de perfectionnement. Il y a un mois, il n'avait jamais touché un seul ordinateur. Ses vacances scolaires, il les a consacrées en partie à apprendre les outils de bureautique ; avec Stéphanie, d'abord, à la mi-Août en initiation, puis avec Bruno maintenant. A l'issue de cette quinzaine, il aura passé une centaine d'heures en formation, grâce à Planète Urgence et AID-ONG. Sa volonté est grande, peut-être que des membres de mon groupe souhaiteront, comme lui, se perfectionner à nouveau. Son niveau étant plutôt bon, nous l'avons placé auprès d'Aimé afin qu'il puisse assister ce dernier... et lui faire maintenir toute sa concentration !

Solange, la secrétaire qui est accompagnée de son bébé de deux mois, est venue ce matin avec des bulletins scolaires au sceau de la République du Bénin. Son souhait est de reproduire ces documents afin qu'elles puissent les adapter à son travail. Calculs de sommes, moyennes, minimum, maximum, le tout avec différents coefficients. Nul doute que ces nouveaux acquis vont lui faciliter la tâche. 

Bref, les motivations de chacun des membres sont grandes. Pour moi, il s'agit de ma première expérience en tant qu' "enseignant" ! Il m'est vraiment très plaisant de faire partager ces connaissances à ce groupe avec une telle volonté de progresser, surtout lorsqu'on peut se rendre compte dans quelles conditions ils évoluent...

Toujours plus de photos...

Par Matthieu Guiet, le 17 Septembre 2010

 

Juste un petit lien qui comporte une galerie complète de mes photos : photos sur Facebook 

 

 

Ouidah : ville historique de la traite négrière

Par Matthieu Guiet, le 18 Septembre 2010

 

Après une semaine de travail, nous profitons de notre première journée de repos pour mieux découvrir le Bénin. Nous quittons pour la première fois Cotonou pour nous rendre en voiture, avec Pauline et Caïus, le jeune frère de Marlène qui va entrer en Seconde, à proximité de la frontière togolaise à Ouidah. Notre chauffeur, Darius, a pu nous faire quelques frayeurs sur les routes tantôt en terre tantôt en bitume. 

Ouidah est une ville restée tristement célèbre dans les manuels d'histoire en étant l'un des principaux ports victime de la traite négrière. Durant des siècles, des bateaux ont quitté les principales villes portuaires d'Europe pour échanger tabac, alcool et bijoux de pacotille contre des esclaves noirs. La route de ces bateaux se poursuivait vers le Nouveau Monde, en Amérique, qui manquait alors de main d'œuvre pour cultiver les plaines, avant de regagner l'Europe les cales pleines de richesses pillées sur ces deux continents.

Jusqu'en 1848, date de l'abolition de l'esclavage en France sur proposition de Victor Schoelcher, plusieurs nations du Vieux-Continent cohabitaient à Ouidah ; c'est pourquoi, nous retrouvons encore aujourd'hui des traces des forts français, portugais, anglais, mais aussi danois. Le musée de l'esclavage, situé dans le fort portugais, contient des reliques de cette triste période, dont un plan méthodique pour disposer un maximum d'esclaves dans les cales des navires. Ensuite, c'est sous la pluie, temps de circonstance, que nous pu arpenter la route des esclaves. Celle-ci relie les forts où étaient rassemblés les esclaves des différentes régions du Dahomey -nom du Bénin avant l'indépendance en 1960- aux bateaux de ce commerce triangulaire. Cette route emprunte différents lieux lourds d'histoire : la place Chacha où étaient sélectionnés les esclaves, le bâtiment où étaient tatoués au fer rouge ces hommes et femmes de l'initial du pays pour lequel ils travailleraient -'F' pour France, 'P' pour Portugal, etc.-, la fosse commune où reposent ceux ayant essayé d'échapper à cet enfer, la Porte du Non-Retour, mémorial dressé sur la plage, face à l'Atlantique, et inaugurée en 1995 par Boutros Boutros Ghali, alors Secrétaire Général de l'O.N.U. .

La responsabilité des européens dans ces tristes heures de l'Histoire est immense, mais, comme l'a souligné notre guide, cette responsabilité est à partager avec les rois de Ouidah et de différentes ethnies qui ont autorisé ce commerce, contrairement à d'autres s'étant opposés, comme au Nigéria, à cette traite négrière. De même, cette tragédie n'aurait été possible sans la collaboration d'autres africains dans cette organisation de déportation.

Un musée de l'esclavage est actuellement en cours de construction le long du Quai de la Fosse à Nantes, lieu où de nombreux navires de ce commerce commencèrent leur périple, gageons qu'il puisse être aussi impartial que la présentation qui nous a été faite ici.

L'importance des religions

Par Matthieu Guiet, le 19 Septembre 2010

 

La religion est un élément clef dans la vie des béninois que nous avons pu croiser. Rien que dans le quartier de Cotonou que nous fréquentons, Akpakpa, nous pouvons observer qu'une multitude de communautés cohabite : église catholique, église évangélique, temple protestant, mosquée musulmane, salle du royaume des témoins de Jéhova sans oublier le culte vaudou. 

Lors de notre passage à Ouidah, nous avons eu l'occasion de nous rendre dans la forêt sacrée de Kpasse, lieu de culte pour la  religion vaudou. La forêt est un élément sacré et il est vrai qu'un certain calme, une certaine sérénité semblait régner autour de nous au milieu de ces arbres centenaires. De nombreux mythes nous ont été contés, dont un récent où, un jour d'ouragan, un arbre centenaire aurait été déraciné en coupant la route que devait utiliser le roi pour se rendre au couvent. Des bûcherons auraient été dépêchés afin qu'ils puissent dégager le chemin, mais ceux-ci prirent peur des mauvais esprits et quittèrent la forêt sans avoir effectué leur tâche. Quant le roi revint pour emprunter ce chemin, l'arbre aurait repris racine à sa place initiale... Des contes comme celui-ci, il doit en exister dans toutes les religions, notamment parmi la mythologie celte, mais ce qui est étonnant, c'est que cette "légende" est récente, puisque le "ré-enracinement " de cet arbre daterait du 14 Juillet 1988 ! Après cette balade en forêt, sacrée, Bruno et moi avons poursuivi notre éducation vaudou en allant au Temple des Pythons. Tout comme les arbres, les pythons sont les animaux sacrés à qui aucun homme ne peut faire de mal, sous peine de représailles. Là-bas, nous avons pu, librement, approcher ces serpents et les prendre en main sans aucune difficulté.

Cette journée à Ouidah s'est déroulée sous la pluie. Darius, le conducteur musulman de notre véhicule nous avait pourtant garanti que le ciel allait nous préserver du mauvais temps... le ciel ne devait pas être de notre côté...

Pourtant, la veille au soir, samedi, nous avions décidé de quitter le Kob afin de trouver un peu d'animation dans notre quartier. Rapidement, nous avions pu remarquer qu'une foule importante s'était amassée dans la cour de la paroisse catholique Saint Martin. Une messe nocturne y était érigée en raison des 30 ans de cette église. Durant tout le temps de notre présence, une heure peut-être, il était, pour nous, assez saisissant de constater les différences entre les messes catholiques en Europe et ici. En effet, des danseurs, des chanteurs, des musiciens -joueurs de tam-tam notamment- ont pu, sans relâche, animer cette manifestation. Le moment phare de cette soirée fut, sans conteste, l'arrivée du curé de la paroisse qui fut accueilli par les fidèles telle une rock star ! Accompagnant les danseurs, il fut rejoint par de très nombreux fidèles qui souhaitaient toucher son front... Peut-être aurait-il fallu lui demander son avis sur le temps du lendemain ?

Dimanche matin, les rues de terre du quartier, si animées en semaine, paraissent désertes. Seules sont présentes les poules cherchant à picorer dans les détritus et les jeunes cabris errant. Paul et Aubin, nos deux zémidjans, comme habituellement sont venus nous chercher. Leurs tenues variaient par rapport aux autres jours : nous nous rendions à la messe évangélique où chacun a pu se mettre sur son trente-et-un. Cette église, nous la traversons chaque jour, puisque notre salle de formation, avec les 11 PC, se situe juste au-dessus. Les femmes sur les bancs de droite, les hommes sur les bancs de gauche, notre matinée entière à l'église pouvait commencer. A la fois en français et en fon -ou plutôt en gon-, cette messe alternait chants et lecture de l'évangile. La quasi totalité de l'assemblée est venue avec sa bible, et un petit cahier dans lequel de nombreux fidèles indiquèrent très soigneusement la référence des textes lus puis expliqués. Avec Paul dans la chorale et Aubin au synthétiseur, nous avons vécu une expérience unique dans ce lieu de culte au moment des chants. Tant de couleurs, tant de musique, tant d'agitation, tant de ferveur, les moments passés ce dimanche sont assez indescriptibles tant les fidèles mettaient du cœur à danser et à prier à la fois. Henri a pris une vidéo de ces instants, j'espère pouvoir la mettre en ligne dans les prochains jours. La communion entre les fidèles était impressionnante, de même que la solidarité entre les membres dans les moments les plus durs. Lors de cette messe, tout comme la veille chez les catholiques, nous nous sommes sentis tout à fait à l'aise autour des béninois, alors qu'ils se doutent que nous sommes d'une culture autre que la leur. En aparté, cela fait d'ailleurs une semaine, depuis notre descente d'avion, que nous n'avons pas dû croiser une seule personne de couleur de peau blanche, qu'importe, nous avons, un peu, l'impression de faire parti du paysage du quartier. Je ne me sens proche d'aucune religion et ne fréquente nullement, en France, les lieux de cultes. Mais rien que pour ressentir de nouveau cette atmosphère de joie, de communion, de solidarité, j'ai hâte d'être à nouveau à dimanche prochain !

Notre journée spirituelle s'est poursuivie l'après-midi où nous avons assisté, avec Henri et Marlène, à un concert d'un artiste de chants religieux à l'occasion de la sortie d'un nouvel album au Centre des Congrès. 

En une semaine, il est impossible d'avoir une vision correcte d'un pays, d'une culture, n'empêche que, quelque soit les croyances, les religions semblent importantes et puissantes aux yeux des béninois. Je ne sais comment cohabite en réalité l'ensemble de ces cultes. Mais il semblerait qu'il y existe une liberté  et une certaine tolérance entre les fidèles des différentes, et très nombreuses, religions.

Avec un tel week-end, je crois que jamais en 28 ans mon âme n'a été aussi pure ! Rendez-vous donc dans 28 ans !

Rencontre avec une expat'

Par Matthieu Guiet, le 20 Septembre 2010

 

Ça y est, Bruno et moi avons rencontré pour la première fois de notre séjour à Cotonou une personne blanche ! Bien entendu, j'écris ceci avec humour tant ceci n'a aucune importance. Samedi dernier, nous avons pu croiser certains chinois, mais pas de "yovo" ! Cela est peut-être étonnant, mais c'est un groupe chinois qui a gagné un appel d'offres international pour la construction d'une nouvelle route. C'est pourquoi nous avons pu voir des chinois au travail... au Bénin ! Ceux-ci paraissent d'ailleurs assez présents à Cotonou, puisqu'ils ont également construit le Centre des Congrès, certainement l'un des bâtiments le plus grand de la ville.

Mathilde a une amie en commun avec Bruno et vit à Cotonou depuis le mois de mai. Profitant d'un congé sabbatique d'un an que lui a accordé son employeur en France, elle travaille ici à la rédaction d'un hebdomadaire, La Croix du Bénin, diffusé par l'église catholique -je vous avais justement parlé du poids de la religion hier-. Nous avons pu partager un agréable moment ensemble en confrontant nos expériences et en revenant justement sur les croyances béninoises, notamment en termes de sorcellerie. Par la suite, nous avons eu le droit à une intéressante visite des locaux de son journal -situé d'ailleurs dans une paroisse où est également présent le réseau Caritas avec le Secours Catholique-. Rédaction, mise en page, imprimerie, distribution, cet hebdo n'a plus de secret pour nous !

La fin de l'après-midi s'achève en terrasse en bord de plage. Il ne faut pas nous imaginer au bord d'une plage de Floride ! Mais il est toujours aussi agréable pour Bruno et moi de partager ces moments avec Paul et Aubin, nos deux chaleureux zems, avec qui, les discussions sont particulièrement enrichissantes.

Bien entendu, ces moments sont d'assez courtes durées, puisqu'une grande partie de nos journées est consacrée à nos cours et à leurs préparations. Après une semaine, les progrès sont réels pour les participants. C'est toujours avec plaisir que je me rends le matin dans la salle de cours car je connaît la volonté et l'assiduité de "mes élèves". Ces matinées me demandent pas mal d'énergie mais il ne faut pas s'attarder le midi afin de bien préparer ses cours le lendemain.  Nous avons ce matin vu un cas pratique sous Word avec des calculs dans un tableau. Ceci nous a pris un certain temps (tout du moins le temps de la coupure d'électricité !). Aimé nous a d'ailleurs calculé au tableau l'âge moyen de notre groupe, pas mal de faire sans sourciller une division pour un petit garçon de 8 ans ! Après 6 jours de formation sur Microsoft Word, nous aborderons demain Microsoft Excel. Le cours est prêt, une nouvelle belle journée s'annonce...

 

 

Auto-promo

Par Matthieu Guiet, le 21 Septembre 2010

 

Un petit lien mettant en avant ce blog sur Cotonou ça bouge !

Merci à Géraud pour cet article ;-)

 

Une fenêtre s'ouvre sur le monde

Par Matthieu Guiet, le 22 Septembre 2010


Les journées sont toujours aussi chargées entre les cours, leurs préparations, les visites et rencontres.

6h45 : le réveil sonne... il ne me reste que peu de bouteilles d'eau, ce qui signifie que notre mission va bientôt prendre fin... Aujourd'hui je donnerai mon dernier cours, avant l'évaluation de jeudi et la remise des diplômes vendredi. Cette journée sera consacrée à l'apprentissage d'Excel : calcul de sommes, fonction "si", réalisation de graphiques, etc. . Comme exercice pratique, j'ai décidé de faire reproduire à mes élèves une facture de blanchisserie que j'ai pu régler la semaine passée. Le but est, bien entendu, de pouvoir concrètement mettre en pratique leurs nouvelles connaissances.

Le cours se déroule toujours aussi bien que les précédents. Les participants sont assidus, concentrés et curieux de découvrir ces nouvelles fonctionnalités qui leur permettent de gagner beaucoup de temps. Nous avons même pu calculer des remises et apprendre à utiliser d'autres fonctions (nbval, nb.si, ou, et, max, min ...).

13h : le cours se termine. Comme à leur habitude, les élèves ont du mal à vouloir partir avant de terminer leurs exercices. Avant de nous rendre au grand marché de Dantokpa, Bruno et moi, accompagnés de Marlène, la femme d'Henri, et de nos compagnons Paul et Aubin, allons déjeuner le long de la principale artère goudronnée de Cotonou. Au menu pâte de manioc avec du mouton sauce à l'arachide le tout, bien sûr, sans couteaux ni fourchettes ! Les plats au Bénin sont souvent forts épicés... j'avoue avoir eu du mal à finir le mien !

Petite anecdote puisque je dois vous parler pour la première fois des repas au Bénin. Lors d'une de nos sorties, nous avons pu manger un plat libanais. Lors de ce dîner, on a demandé si nous connaissions... les hamburgers ! Il est vrai que cela doit être la première fois que je me rends dans une capitale qui ne possède pas le moindre McDonald's ! Si Coca-Cola est bien une marque mondialement connue, ce n'est donc pas forcément le cas au Bénin pour cette chaine de restauration rapide ! Le football est ici une institution, et les matches de la Ligue des Champions européenne sont largement diffusés, mais il s'agit de la seule référence, pour les béninois que j'ai rencontrés, au célèbre M jaune.

14h30 : Visite du marché de Dantokpa ! Impressionnant ! Jamais, ni même au Maghreb ou en Asie, je n'ai vu un tel marché avec autant d'échoppes, autant de commerçants, autant d'acheteurs, autant de produits invraisemblables ! Comme beaucoup de lieu en Afrique, ce marché est extrêmement coloré, agité... bref, vivant ! A lui seul, ce marché doit contenir des dizaines, des centaines de milliers de chaussures et des centaines de milliers de kilomètres de tissus ! Des produits invraisemblables ? Oui, comme par exemple, des morceaux de roche à avaler -je l'ai fait !-, des porcs-épiques grillés -avec, bien entendu, les pattes et la queue de cet animal-, des escargots gros comme le poing d'un homme... Encore une belle expérience que nous avons pu vivre grâce aux conseils de nos trois guides !

16h30 : Préparation de l'évaluation du lendemain. Au programme, un exercice sous Word plus un sous Excel. Sur les recommandations de Pauline, j'ajoute des questions ouvertes pour connaître leur ressenti sur l'apprentissage des ces outils et l'application qu'ils vont pouvoir en faire une fois cette formation terminée. Rendez-vous donc pour cette préparation au bureau de AID ONG, à proximité du Kob dans notre quartier de Suru-Lere.

18h10 : C'est moi qui suis en retard ! Deux élèves, Boris et Simon, m'attendent devant l'église St Martin. L'ensemble de mon groupe souhaitait que je puisse, avant de partir, les initier à l'internet. Pour 300 Francs CFA l'heure dans un des cybers du quartier, nous partons à la découverte de Google : sites de leurs artistes préférés, itinéraires pour aller le plus rapidement possible d'un quartier à un autre de Cotonou... et surtout, ouverture d'une adresse email ! C'était, d'un côté, assez émouvant pour moi de voir des étoiles dans leurs yeux. Ils sont maintenant prêts à découvrir mille et un aspects de la toile, prêts à communiquer à travers la planète, prêts surtout à enrichir leurs savoirs afin de poursuivre leurs études, puis de se préparer à entrer dans quelques années dans la vie active. Pour eux, une fenêtre s'ouvre sur le monde.

19h30 : Fin de cette initiation avec Boris et Simon. Je m'apprête donc à rentrer me reposer -enfin !- au Kob, quand, sur le chemin, un barman de l'échoppe où nous avions pris un verre, Bruno et moi, samedi dernier m'interpelle. M'invitant à sa terrasse, il souhaitait savoir quelle était notre mission à Suru-Lere. Il parait, pour lui, assez surprenant de croiser un "yovo" dans ce quartier de Cotonou, loin du quartier Jak et de ses belles villas. Longues conversations intéressantes sur les actions humanitaires au Bénin, la bureautique et sur sa vision, certainement très idéalisée, de la France.

21h : Retour au Kob où nous attend Henri, le directeur d'AID ONG pour un débrief de ces derniers jours. Ces rencontres avec Henri sont toujours très chaleureuses et instructives. Les bénévoles que nous sommes de Planète Urgence sont vraiment encadrés d'une très belle façon par AID ONG. Pas la moindre anicroche à signaler... au contraire même ! Les relations humaines avec toutes les personnes qui nous sont proches -Henri, Marlène, Pauline, Paul & Aubin- sont excellentes. Nous profitons de chaque moment passé ensemble sans penser à la journée du départ qui se rapproche.

23h : Ca y est, nous passons à table ! La télévision branchée sur TV5 Monde, nous suivons les derniers événements concernant les prises d'otages au Niger. Les médias d'origine française, comme cette chaîne ou France 24, ou encore RFI sont très prisés et les béninois que nous rencontrons paraissent très au fait de l'actualité de l'hexagone.

00h30 : Fin de cette journée. Demain l'évaluation. Mes élèves ne me parlent que très peu de ce devoir... je connais leurs progrès et leur niveau actuel. Je ne suis pas inquiet... mais je souhaite vraiment qu'ils réussissent !

 

Evaluation réussie !

Par Matthieu Guiet, le 23 Septembre 2010

 

Évaluation réussie ! Mes élèves ont eu 2h30 pour réaliser les 2 exercices que j'avais préparés la veille. C'est dans un silence de cathédrale que se déroula cette épreuve, prise très au sérieux par chacun des participants. Comme je m'y attendais, Simon a parfaitement réussi ce devoir, et plus rapidement que prévu ! Belle surprise avec Isaac, qui se révèle être beaucoup plus discret en cours mais d'un niveau comparable. Tous deux auront une mention "Bonne maîtrise des outils de bureautique". Christelle et Boris ont, quant à eux, un niveau correct auquel je m'attendais alors que Nazaire a parfaitement réussi son exercice Word, mais sa rapidité de lui a pas permis d'aborder l'exercice sous Excel : mention "Assez bonne maîtrise des outils de bureautique" pour ces trois-là. Petite déception avec Aimé. Ce petit bonhomme paraissait fortement intéressé les premiers jours de formation, certainement l'attrait de la nouveauté ; mais par la suite, j'ai décelé chez lui un manque de concentration... il faut rappeler qu'il n'a que 8 ans ! Pourtant, il suffit de lui monter une seule fois de façon posée une fonctionnalité pour qu'il la mémorise. A son âge, je n'avais moi-même pas touché d'ordinateur. Il est certain que cette formation lui a été profitable et que ses capacités lui permettront d'accéder à un bel avenir. Mention "Acquisition des fonctionnalités de base des outils de bureautique" pour monsieur Aimé !

Christelle, Isaac et Nazaire ont également souhaité découvrir les différentes fonctionnalités d'internet. Bruno est venu m'aider dans cette présentation au cyber, l'après-midi, à ces trois élèves. Comme la veille, la "magie" d'internet les impressionnât. Ceci fut même encore plus vrai pour Nazaire, lui qui a connu d'autres époques, il faut dire qu'il est né alors que le pays devenait indépendant. Tout trois ont rapidement vu l'usage qu'ils pourront en faire : Nazaire pour préparer ses cours à l'école primaire, Christelle et Isaac pour effectuer des recherches lors de leurs études. Ces moments, de découvertes et d'émerveillements pour eux, sont également pour moi des moments de joie partagés.

Alors que je suis en train de rédiger ce nouveau billet, le tonnerre et des trombes d'eau sont en train de s'abattre sur Cotonou. Une année béninoise est composée de quatre saisons : la grande saison de sécheresse, la grande saison de pluie, la petite saison de sécheresse et la petite saison de pluie. Jusqu'à la mi-Octobre environ, nous sommes dans cette dernière saison. Jusqu'à présent, mis à part notre journée de samedi dernier à Ouidah, il n'a dû pleuvoir que la nuit ou en matinée lors de nos cours. Nous avons même pu profiter, il y a deux jours, d'une magnifique après-midi ensoleillée où nous sommes partis à la plage du quartier Jak avec Paul & Aubin. Celle-ci restera marquée par les parties du jeu du morpion, sur le sable, que nous avons pu faire découvrir à nos compagnons, et avec les éclats rires qui s'en dégagèrent ! Nous avons acheté tout à l'heure un jeu traditionnel béninois au marché des artisans et avons prévu d'en faire quelques parties demain au déjeuner... peut-être une revanche pour nos zems ! Cette longue plage de sable pourrait être vraiment agréable avec l'Atlantique à ses pieds... malheureusement, comme dans beaucoup d'endroits, le traitement des déchets semble être un souci pas forcément prioritaire, ce qui peut être compréhensible face aux défis du pays. 

Revenons à nos questions d'ordre climatique. En cas de grands événements devant se dérouler à l'extérieur, certaines croyances du pays font appel à un "météologue" censé conjurer les mauvais esprits et garantir le beau temps. Une sortie à Ganvié -Venise béninoise- nous est programmée samedi... peut-être faudra-t-il s'en remettre à cette croyance afin d'obtenir un bout de ciel bleu ! Les lendemains de pluie entrainent la ville dans des scènes pouvant, pour nous européens, paraître d'un autre siècle. Il faut dire que ces pluies sont particulièrement vives et que les rues de terre souffrent de leurs états.  Zems et piétons doivent naviguer entre les énormes marres se formant tandis que certains véhicules ne peuvent se dégager de ce bourbier où l'eau peut arriver à mi-mollet. Il pleut de façon intensive depuis plusieurs jours dans le nord du pays. De ce fait, les fleuves et rivières sont en crues si bien que certaines routes, mêmes goudronnées, des environs de Cotonou sont actuellement coupées.

De notre salle de formation qui domine une partie de Yagbé, j'ai une nouvelle fois pu, une matinée de forte pluie, me rendre compte combien l'eau est ici précieuse. Un système de tuyauterie et de gouttières permettent à un bloc d'habitations de recueillir de l'eau de pluie et de la déverser sous forme de jet à même la rue. Là, des femmes et enfants s'y précipitèrent afin, dans un premier temps, de s'y doucher, puis surtout d'y conserver des bassines d'eau entière.

Je n'ose imaginer demain l'état des rues et surtout les conditions de vie de certains durant ces moments...

 

Fin de mission clôturée par une émouvante remise des diplômes

Par Matthieu Guiet, le 24 Septembre 2010

 

Et le dernier cours se termina... sur une panne d'électricité ! Jusqu'à présent, nous avons été chanceux en étant peu perturbés par ces coupures. Celle-ci démarra alors que nous avions terminé la correction de l'évaluation et alors que j'étais en train de faire découvrir à mes élèves les fonctionnalités de Power Point.

 

S'en est suivi la cérémonie de la remise des certificats. Comme la veille avec l'évaluation, celle-ci fut très solennelle : chants, prières, discours des différents intervenants : Pauline et Marlène pour l'ONG, Simon au nom des participants puis Bruno et moi. Il faut dire que les progrès réalisés par chacun des membres des deux groupes après 50h de formation sont importants et que ce nouveau savoir qu'ils viennent d'acquérir va leur être très profitable pour leur avenir. La prochaine formation se déroulera du 11 au 22 Octobre par deux nouveaux bénévoles. La rentrée aura repris pour nos participants mais beaucoup ont émis le souhait de se perfectionner lors des prochains congés scolaires. La remise des 11 certificats à chacun fut assez émouvante. Très sympathiquement, Bruno et moi avons reçu de la part de l'ONG un basin, très belle tenue traditionnelle béninoise ; nous avions en effet été en début de semaine chez un tailleur, Louis, le père d'Isaac, afin qu'il puisse prendre nos mesures. Il s'agit donc pour moi du premier vêtement sur mesure qui m'a été confectionné ! Christelle, a aussi souhaité me faire un cadeau en me faisant découvrir le paysage à partir du toit de l'église où nous avons une grande vue d'ensemble sur Yagbé. Les élèves de mon groupe m'ont également offert, comme souvenir, une carte du Bénin à mon nom, confectionnée, avec soin par Boris, avec des centaines d'allumettes ! Cette réalisation a dû lui prendre un certain temps ! J'ai été touché par ce geste et remercie, de nouveau, Boris et l'ensemble du groupe.

 

Les moments que j'ai pu partagés avec les participants sont forts. J'appréciais particulièrement les pauses où chacun pouvait se confier sur ses projets et sa vie au quotidien. L'au revoir ne fut pas facile, mais j'espère désormais que nous pourrons continuer à communiquer par courriel, avec leurs boites emails créées récemment.

 

50 heures de formation ! Durant 15 jours, ils ont tous consacré leurs matinées de vacances à l'apprentissage des outils informatique. Je souhaite qu'avec ce nouveau savoir Christelle, Isaac et Boris puissent, plus aisément, effectuer des recherches, des calculs et réaliser des rapports durant leurs études ; qu'Aimé puisse se perfectionner et continuer à découvrir les fonctionnalités de l'informatique ; enfin que Nazaire puisse plus facilement préparer ses fiches de cours et, pourquoi pas, lui-même enseigner à ses élèves les bases de la bureautique !

 

Eux ont acquis un nouveau savoir, quant à moi, j'ai également beaucoup appris. Appris les bases d'une culture différente de la mienne, où même les gens les plus démunis gardent en permanence le sourire sans quémander à autrui. Appris à être plus pédagogue, à pouvoir transmettre un savoir : cette expérience était ma première en tant que "formateur", il ne s'agira certainement pas de la dernière. Appris à avoir un esprit encore plus ouvert et mieux tolérer les religions avec ce qu'elles peuvent apporter de positifs -culture, enseignement, savoir-être, solidarité au sein d'une communauté- dans un état qui peut avoir des défaillances dans ces domaines. Appris à modifier mon comportement dans notre société occidentale : notamment en réduisant ma consommation d'eau. Et puis, peut-être ce qui m'est le plus cher, appris à connaître des personnes qui possèdent une grande joie de vivre et un réel dévouement aux autres, je pense bien entendu à Henri, Marlène, Pauline, Paul, Aubin et mon compagnon Bruno sans lesquels cette aventure n'aurait pas pu être aussi amicale et enrichissante.

 

Après cette cérémonie et ce trop-plein d'émotions, direction Porto-Novo pour une visite de la ville avec Marlène. Nous avons rallié la capitale économique du pays à la capitale administrative dans un bus collectif. Notre bus collectif était une sorte d'estafette dans laquelle en France, nous n'aurions pu monter qu'à 9 personnes... mais cette fois-ci, nous étions 22 entassés les uns à côté (voir au-dessus) des autres pour effectuer la trentaine de kilomètres entre les deux villes pour 400 Francs CFA par tête (un peu près 0,70€). Une nouvelle belle expérience qu'on ne peut vivre que sur le continent africain !

 

Porto-Novo est une ville bien différente de Cotonou. Bien que beaucoup moins peuplée, elle est la capitale administrative du pays où siège l'Assemblée Nationale. Un nouvel hémicycle est d'ailleurs en cours de construction à l'entrée de la ville. Colonisée dans un premier temps par les portugais avant d'être sous tutelle française au début du XIXème siècle, cette ville compte encore des villas de style ibérique où les couleurs des façades rouges, vertes, jaunes ou bleues se marient parfaitement avec la couleur ocre de la terre.

 

Direction le Palais Royal où se sont succédés les nombreux rois et chefs suprêmes de la ville jusqu'aux années 1970. Par la religion vaudou de ces rois, Bruno et moi avons pu découvrir de nouveaux rites assez surprenants.

 

En fin de journée, Marlène nous a fait l'honneur de nous inviter chez elle, à Ekpê, en périphérie de Porto Novo. Naviguant de bus collectif (où nous fûmes 28 cette fois-ci !) en zem, nous avons pu rejoindre ce village pour le coucher du soleil. Chaque jour, vers 18h, le soleil disparait dans l'horizon en dégageant une magnifique couleur orangée comme ce fut le cas aujourd'hui. Sur la route, nous avons pu constater les dégâts importants de l'orage de la veille. La pluie n'a cessée de tomber que vers 11h. Du coup, de nombreuses rues de terre à Cotonou étaient complètement gorgées d'eau... mais ici, à l'extérieur des grandes villes, nous avons pu constater que même des routes pavées étaient inondées et que de nombreuses motos calaient à des endroits où l'eau dépassait nos genoux ! Beaucoup de béninois nous ont confirmé n'avoir jamais vu une telle situation, même durant la saison des pluies comme en ce moment...

 

Retour à Cotonou en soirée en moto grâce à Marlène, qui allait faire une garde de nuit à l'hôpital, et Fortuna, un brillant participant du groupe de Bruno qui est également le frère d'Henri. Beaucoup de rues à Cotonou sont en terre, alors que les artères principales sont pavées et la route menant vers l'aéroport goudronnée. De ce fait, les véhicules ont tendances à utiliser ces principaux axes. L'essence de ces véhicules peut être achetée dans des stations, mais également dans des bouteilles en plastique le long des routes. Cette essence, beaucoup moins chère, provient du Nigéria mais la qualité de son raffinage laisse à désirer... De ce fait, il règne sur ces axes un nuage de pollution guère agréable que nous avons quitté aujourd'hui avec plaisir !

 

Après un arrêt rapide au Kob, Paul et Aubin nous déposent à proximité de l'ambassade de France, au Centre Culturel Français afin d'assister à un concert de Danialou Sagbohan, artiste, "trésor de la musique béninoise", très respecté pour la qualité de ses textes. A cette occasion, dans un lieu fréquenté par les expatriés français du Bénin, nous retrouvons Mathilde. Magnifique concert d'un artiste à découvrir ! Aubin, qui fait également partie de la chorale de l'église, a pu rester avec nous lors de cette soirée et a vraiment apprécié notre invitation en reprenant toutes les chansons de Danialou Sagbohan. Je vous mets, sous ce billet, une vidéo prise lors de ce concert au théâtre de verdure du CCF.

 

La journée fut encore bien chargée... nous profitons à 100% des heures qu'ils nous restent pour continuer à découvrir ce pays qui regorge de nombreuses richesses culturelles. Le fait marquant de cette journée restera cette remise émouvante des diplômes avec les paroles qui ont été prononcées à cette occasion. J'espère pouvoir croiser une dernière fois certains participants ce dimanche.

 

Ganvié : la Venise de l'Afrique

Par Matthieu Guiet, le 25 Septembre 2010

 

Après cette longue et très belle journée de vendredi, nous nous accordons une grâce matinée. Toc, toc, toc : Bruno vient me réveiller, nous partirons finalement plus tôt que prévu. 9h : Pauline nous rejoint au Kob, nous irons à trois à Ganvié, village situé à une vingtaine de kilomètres de Cotonou.

 

Nos deux compagnons zems, Paul et Aubin, nous déposent au marché de Dantokpa afin que nous prenions un taxi jusqu'à destination. Assis à trois sur la banquette arrière, nous attendons que le taxi trouve deux autres personnes souhaitant se rendre dans la même direction afin remplir le véhicule. Oui, nous attendons bien deux personnes car il est très courant que deux personnes occupent la place du passager... la deuxième personne ayant une partie de ses fesses sur le frein à main. C'est donc avec un couple, habillés tous deux d'un basin traditionnel taillé dans la même pièce -c'est également courant pour les couples-, que nous prenons la route.

 

Ganvié étant un village lacustre, nous nous arrêtons donc en bordure du lac Nokoué. Les pluies de ces derniers jours ont fait augmenter la montée des eaux, si bien que nous embarquons dans une pirogue à un endroit qui est normalement à quelques kilomètres du rivage. Nous nous rendons compte de l'ampleur des inondations en n'apercevant que la cime des bananiers au milieu des eaux.

 

L'origine de ce village, ou plutôt cette ville, remonte au XVIIIème siècle où les razzias esclavagistes ont incité les populations à venir se cacher dans des zones marécageuses.

Les habitations de Ganvié sont constituées, pour une majorité, de bois, taule et paille. Les villageois ont pour habitude de vivre constamment entourés de l'eau du lac, même en période de sécheresse. Les maisons sont donc sur-élevées sur des pilotis autour desquels les habitants enroulent les cordages permettant d'amarrer leurs pirogues, grâce auxquelles ils se déplacent, mais également sur lesquels ils effectuent leurs activités et tâches quotidiennes -laver le linge, le mettre à sécher, vendre leurs produits au marché flottant, etc.-. Seulement, l'importance de la crue des eaux du Nokoué ne nous permet pas de voir ces pilotis et les eaux ont envahi la quasi-totalité des habitations ! De ce fait, les animaux, poules, cabris notamment, ont été déplacés sur le toît des maisons où, à travers la fenêtre où nous observent les enfants nous lançant des "yovos ! yovos !", nous pouvons nous rendre compte que ces personnes vivent avec une partie du corps dans l'eau.

 

Privés d'électricité et d'eau courante, les habitants de Ganvié sont habitués à vivre dans des conditions très rudes. Néanmoins, le risque actuel d'une épidémie est réel... Ces dernières années, quelques personnes ont quitté Ganvié pour rejoindre la terre ferme. Néanmoins, la plupart, par choix ou par manque de moyens, ont décidé de rester ici.

Les inondations font actuellement tant de ravages que l'Éducation Nationale du pays envisage de reporter la date de la rentrée scolaire prévue initialement le lundi 4 Octobre. Marlène, quant à elle, ne peut plus utiliser sa moto pour sortir de chez elle, de l'eau jusqu'à la hauteur de la taille étant présente sur la route.

 

De retour à Cotonou, nous nous apprêtons à nous rendre au cyber afin de nous enregistrer pour notre vol retour du lendemain... déjà... Cette fois-ci, ce n'est pas une panne d'internet qui nous empêche de nous connecter mais une panne générale d'électricité affectant au moins tout le quartier.

 

Henri vient nous rejoindre en fin d'après-midi afin de faire un point sur ces derniers jours. Le débrief final aura lieu le lendemain avant notre départ.

 

Dernière soirée à Cotonou, Bruno et moi rejoignons de nouveau Mathilde dans le quartier Saint-Michel pour une intéressante discussion sur notre vision du Bénin avec nos yeux d'occidentaux. Un peu plus tard, nous rejoindrons une autre connaissance française de Bruno vivant à Cotonou depuis deux mois après y avoir passé sa petite enfance.

 

Demain sera notre dernier jour, je rentrerai différent en France...

Le départ...

Par Matthieu Guiet, le 26 Septembre 2010

 

Dernier réveil. C'est vêtus de nos magnifiques basins que Bruno et moi nous rendons, à l'aide de nos deux fidèles zems à l'église évangélique. Ceci est remarqué par de nombreux membres la communauté qui apprécient de notre geste. Comme tous les dimanches matins, les personnes que nous croisons sont habillées très élégamment, généralement dans des tenues traditionnelles, avec beaucoup de style.

 

Paul et Aubin appartiennent à l'une des deux chorales de l'église, dont Henri était auparavant le maître. Une compétition anime les deux groupes qui, par leurs chants et leurs danses dynamisent ces messes. Ces moments de joies et de communions resteront longtemps gravés en moi ! Je vous propose un extrait vidéo ci-dessous :

Bruno et moi sommes arrivés un peu en avance, si bien que, lorsque nous avons pénétré dans l'église, de nombreux regards d'enfants se sont immédiatement tournés vers nous. La première messe matinale est en effet réservée aux très jeunes, disons les moins de 7 ans je pense, et il était assez impressionnant de voir toute cette jeunesse -il est vrai déjà très présente à Cotonou- remplir les bancs de cette grande salle.

 

Le prêche était, cette fois-ci, consacré à l'unité du Bénin. Le pays va entrer en campagne présidentielle avec des élections prévues en mars prochain. Or, il paraîtrait que les partis politiques seraient en grand conflit, ce qui, selon certains, pourrait compromettre l'unité et la paix dans le pays.

 

A la sortie, je resserre une dernière fois la main de certains participants, Isaac, Christelle mais également des personnes que j'ai pu croiser quotidiennement dans le quartier. Aubin nous présente sa femme, membre également de la chorale ainsi que deux de ses filles. Paul, quant à lui, nous présente à sa maman ainsi qu'à sa femme qui vend des fruits face à l'église. Marlène nous appelle, nous allons manger une dernière fois dans un maquis à proximité du marché aux poissons.

 

Cet après-midi se déroule un événement qui n'a lieu qu'une seule fois par an : le baptême faisant des fidèles des "enfants de Dieu". Celui-ci va consacrer une quinzaine de personnes âgées d'une vingtaine d'années. Un fidèle ne peut en effet n'être baptisé qu'une fois après suivi des cours religieux. Habituellement, cet événement se déroule à Suru-Lere, dans la rivière qui mène au lac. En raison de la forte crue, celui-là est donc programmé dans la lagune de Cotonou, détroit artificiel creusé par les colons français permettant de relier le lac à l'océan.

 

Lorsque nous arrivons, la cérémonie a déjà débuté. La chorale est menée par Aubin. Comme toujours cet événement est très festif. Avec de l'eau jusqu'à la taille, le pasteur se dresse près du rivage. Le baptême s'effectue par immersion totale. Les béninois ne sont, pour la plupart, guère friands de baignades, cela se ressent lors de cette cérémonie ! Parmi les nouveaux baptisés, je reconnais Isaac ainsi qu'une sœur de Marlène. C'est pour moi, un privilège d'assister à un tel événement sacré : Bruno et moi pouvons de nouveau remercier Marlène qui, durant ces 15 jours, nous a permis de nous plonger au cœur des us et modes de vie des cotonois.

 

La fin d'après-midi approche... l'heure du départ également... Vers 18h, Henri, Marlène et Pauline nous rejoignent au Kob afin d'effectuer un débrief global de notre mission. Le résultat ne peut être que très positif ! L'objectif premier, d'initier et de perfectionner les participants aux outils de bureautiques a été atteint. Au-delà même, puisque certains ont pu recevoir également une initiation à l'internet avec l'ouverture d'une boîte email. Nous nous réjouissons du climat dans lequel s'est déroulée cette mission. Certes, quelques points peuvent toujours être améliorés, notamment côté matériel où il serait préférable que les PC soient équipés de logiciels anti-virus et que la salle puisse posséder un deuxième tableau blanc ainsi, éventuellement, d'un vidéoprojecteur ; mais cela n'a pas empêché le bon déroulement de notre action.

 

A l'heure du repas, nos deux fidèles compagnons viennent se joindre à nous ainsi que la femme d'Aubin. Je profite de ces derniers instants amicaux pour parfaire ma connaissance de l'awalé, jeu traditionnel africain. Paul et Pauline ayant des règles différentes, nous essayons chacun de nous adapter en apprenant de nouvelles techniques ! Peut-être vous souvenez-vous des bons moments que nous avions passés avec Paul et Aubin à jouer au morpion sur une plage de Cotonou... je crois qu'ils ont enfin obtenus leur revanche !

 

20h30, l'heure du départ. Notre vol AF805 décolle de Cotonou à 23h05. Nous effectuons nos adieux à Paul et Aubin, qui ont été si serviables avec nous en nous conduisant quotidiennement à la salle de formation, en nous baladant l'après-midi dans les rues de Cotonou, en nous faisant découvrir les plages, le marché aux poissons, le marché de Dantokpa, ... Nos éclats de rire ont été nombreux et vont me manquer. Une relation d'amitié a pu se tisser entre nous, je souhaite vraiment, qu'un jour peut-être, nous puissions nous revoir et partager autant de si bons moments. Adieux également à Pauline, secrétaire de l'ONG, qui a été d'une si grande sollicitude avec nous. Son aide aux participants lors de nos cours nous a été précieuse. Nous avons passé une grande partie de nos après-midis ensemble au bureau d'AID où Pauline m'aidait à préparer mes cours du lendemain. Plein de bons souvenirs... notamment les heures passées à photocopier les documents, feuille par feuille, en faisant préchauffer chaque page vierge afin qu'elle ne bloque pas la machine ! Pauline a également consacré une partie de ses week-ends à nous faire visiter son pays : à Ouidah, où le culte vaudou n'était pas son fort -notamment avec les pythons sacrés !- puis en pirogue à Ganvié. J'espère que nous garderons contact par email... Ces trois amis sont exceptionnels !

 

22h00, nous sommes à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cadjèhoun de Cotonou. Une voix annonce l'embarquement pour le vol Air France 805. Derniers adieux à Marlène et Henri. Leur dévouement pour l'ONG qu'ils dirigent est grand et beau à voir dans leurs vies très actives. Si notre séjour s'est si bien déroulé, c'est à eux que nous le devons. Marlène et Henri nous ont permis de vivre une expérience unique que trop peu d'européens osent faire. Avec Bruno, nous avons constitué un maillon de la chaine de cette mission AID. Je souhaite que cette chaine de la solidarité soit la plus longue possible et qu'elle puisse aider le plus de personnes possibles. Cette chaine est entre de bonnes mains, celles de personnes droites, chaleureuses et généreuses.

 

Au Bénin, j'ai découvert une culture, le poids des traditions, un mode de vie ; j'ai ouvert mon esprit à d'autres points de vues, d'autres religions ; je me suis découvert une fibre pédagogue et ai pris un peu plus confiance en moi lors de prises de paroles ; j'ai surtout pu contribuer à aider quelques personnes à pouvoir acquérir un nouveau savoir, savoir qui leur sera certainement précieux dans leur environnement. Ce n'est, certes, qu'une goutte d'eau parmi tous les actes de solidarité pouvant et devant être fait pour aider ce pays, ce continent ; mais l'Atlantique que nous survolons à présent est lui aussi constitué de milliards de gouttes d'eau...

 

Des regards, des sourires, des relations humaines, c'est ce que je retiendrai de plus fort. Rarement je n'ai vu une personne se plaindre, rarement je n'ai vu une personne quémander. Les conditions de vies sont bien plus dures qu'en Occident, mais il faut croire que la chaleur humaine supplante les manques et que le cœur des personnes qui nous ont entourés, des participants, des béninois, est en or.

Des souvenirs de sourires...

Par Matthieu Guiet, le 27 Septembre 2010

 

Au petit matin, nous atterrissons à l'aéroport Charles-de-Gaulle. Le contraste est saisissant à tous points de vue. Brouillard, 6°c : bienvenue à Paris !

 

Plein de souvenirs ont eu le temps de submerger mon esprit durant ce trajet. Comment ne pas retenir tous les sourires qui m'ont entouré lors de ces quinze jours ! Comment ne pas retenir cette motivation, cet élan, cette soif de connaissances qui envoutaient notre salle de formation ! Comment ne pas retenir ces yeux qui pétillaient en découvrant l'internet !

 

Il y a quinze jours, Bruno et moi ne nous connaissions pas. Cette expérience n'aurait pas eu la même saveur sans sa présence. Tout au long de cette aventure, nous avons été sur la même longueur d'onde, pendant les cours et en-dehors. Étonnante expérience : celle de deux hommes qui ne se connaissent pas et décident de passer "leurs congés" ensemble. Rencontrés dans ce même aéroport il y a quinze jours, cet au-revoir n'en est pas un car cette expérience vécue ensemble nous liera pour un petit moment...

 

Seul, je m'apprête à regagner Lille via le TGV. Voiture 17, je croise les regards vides de nombreux passagers allant travailler ou se rendant à une réunion professionnelle. Mais un regard m'est familier... il s'agit de celui de JB, accompagné de son amie Laura ! "Que fais-tu ici ! D'où viens-tu ?", "- Bénin ! Et vous ?", "- Bali ! L'avion a atterri à 6h40 !".

 

Quel réconfort que de partager un tel moment avec des amis étant dans le même état d'esprit que moi ! Nous faisons fi des champs de betteraves et terrils embrumés que nous croisons. Nos esprits sont dans les lagons de l'Océan Indien, sur les plages de l'Atlantique-Sud, dans les temples hindous indonésiens et dans les églises évangéliques béninoises ! Ces 55 minutes de trajet n'auront pas été suffisantes pour découvrir toutes les anecdotes les plus insolites de nos voyages !

 

Arrivé à Lille je ne cesse de penser aux formidables découvertes, aux formidables rencontres que j'ai pu effectuer au Bénin. Une foule de questions m'envahit : "Comment continuer à aider ces populations à se développer ?", "Repartirai-je en mission ? Au Bénin ? Ailleurs ? Plus longtemps ?", "Et 'eux' ?... Quelles seraient leurs réactions en découvrant notre société occidentale ?" ...

 

En journée je reçois de nombreux messages de sympathie : Henri, Louis, coordinateur de Planète Urgence et même un appel de mon cher compagnon Paul !

 

Des amis viennent me rendre visite en débauchant... Comment exprimer ces flots de sentiments, de ressentis, de découvertes...

 

En soirée, ouverture de ma boite e-mail : "117 messages non lus". Mes yeux se posent sur le dernier réceptionné. Date : 27/09/2010 21:28, De : Isaac, Object : REMERCIEMENT. Mon sang ne fait qu'un tour, je le découvre avec hâte ! Je ne pouvais recevoir plus beau message à mon retour. Isaac n'avait jamais touché un ordinateur il y a 15 jours et payer un forfait au cyber est le seul moyen pour lui d'accéder à l'internet. 

 

Cette expérience restera comme une fabuleuse leçon de vie.

 

CARNET-CONGESOLIDAIRE.FR © 2015,

récit de 5 missions réalisées en Congé Solidaire ® par Matthieu Guiet

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